Les classes moyennes, le retour
Pour réussir en bourse, l’approche « bottom up » est généralement la meilleure : sélectionner quelques sociétés performantes que l’on connaît bien, attendre qu’elles soient à un cours d’achat intéressant et les conserver tant qu’elles ne sont pas surévaluées. Mais il n’est pas inutile de considérer également l’environnement économique, social et politique : l’investissement sera d’autant meilleur qu’il y sera bien adapté. Ces dernières décennies ont été celles de la mondialisation, et aujourd'hui et un nouveau cycle commence. Ainsi, l'investisseur intelligent réfléchira aux secteurs et aux sociétés qui seront les plus favorisés par ce nouveau paradigme.
Pour réussir en bourse, l’approche « bottom up » est généralement la meilleure : sélectionner quelques sociétés performantes que l’on connaît bien, attendre qu’elles soient à un cours d’achat intéressant et les conserver tant qu’elles ne sont pas surévaluées.
Mais il n’est pas inutile de considérer également l’environnement économique, social et politique : l’investissement sera d’autant meilleur qu’il y sera bien adapté.
Si je veux traverser un océan, la première condition est de choisir un bateau bien profilé, simultanément rapide et capable d’affronter les tempêtes. Mais il est important ensuite de discerner la bonne route pour trouver les vents porteurs.
Or la carte des vents est en train de changer radicalement par rapport à ce que nous avons connu depuis une quarantaine d’années.
Ces dernières décennies ont été celles de la mondialisation.
La concurrence des pays en développement a été source de délocalisations d’usines et de pressions sur les prix, avec pour conséquence, dans les pays développés, un chômage de masse et une inflation très faible.
Le chômage a empêché les salaires de monter et a laminé le pouvoir d’achat des classes moyennes.
L’absence d’inflation a permis aux taux d’intérêts de baisser et aux prix des actifs - immobilier et actions -, de monter.
Les dernières décennies ont donc été favorables aux classes moyennes des pays émergents et aux classes aisées des pays développés.
Un nouveau cycle commence.
La volonté de la Chine de développer un marché intérieur et une zone monétaire, concurrente du dollar, signifie qu’elle n’exportera plus de déflation : elle mise désormais sur la hausse du pouvoir d’achat des consommateurs chinois et sur une monnaie forte, susceptible d’attirer les capitaux du monde entier.
La diffusion de la robotique et l’extension des barrières douanières, sous forme de taxes contre le dumping social ou de nouvelles réglementations contre le manque d’orthodoxie écologique, réduiront les délocalisations industrielles dans les pays non occidentaux.
Dans les prochaines décennies, il y aura donc plus d’inflation et moins de chômage.
Les taux d’intérêts et les salaires vont donc monter en Occident, et ce d'autant plus que la peur du chômage diminuant, les conflits sociaux vont renaître dans ces pays, les salariés réclamant leur part de la croissance.
Cela aura plusieurs conséquences :
- Le prix des actifs va baisser, non pas en valeur absolue, parce qu’il va y avoir de la croissance, mais en niveau de valorisation.
- Les classes moyennes partout dans le monde, et notamment en Occident, vont gagner du pouvoir d’achat.
- Au global, les écarts de richesse au sein des populations européennes, américaines et japonaises vont se réduire.
L’investisseur intelligent réfléchira aux secteurs et aux sociétés qui seront les plus favorisés par ce nouveau paradigme.
La question se pose ainsi : un consommateur médian dépense 1 000 € par mois. Il va disposer de 100 € de plus chaque mois. Quels produits et services va-t-il consommer avec ce gain de pouvoir d’achat ?
Il n'est pas inintéressant ici de porter une attention particulière à la consommation qui a été reportée ou sacrifiée pendant les décennies de vaches maigres.
Ainsi, personne ne s’est privé de téléphone portable.
Mais quid des voyages, des meubles, des voitures ?
Et les nouveaux produits peuvent également attirer le supplément de consommation : les produits bio, les nouveaux services connectés (Netflix ?), les robots domestiques...
A chacun de réfléchir et d’établir sa liste, en se méfiant toutefois des entreprises qui ont des dettes ou des masses salariales importantes, car leurs marges baisseront probablement.
Quand investir ?
Quand les marchés baissent.
C’est le cas en ce moment, mais on ne sait pas si la baisse est terminée. Ce n’est pas uniquement une question d’amplitude, et le plus souvent, un peu de temps est nécessaire pour qu’une correction prenne fin.
Il s'agit donc de bien regarder chacun des titres sélectionnés pour déterminer quel est le bon cours d’achat, et être patient tant que ce niveau n’est pas atteint.