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5 octobre 2020

Emploi, capital : la « Grande réallocation »

La fermeture du site de Bridgestone de Béthune tient à des évolutions structurelles de l’économie mondiale s’inscrivant dans le temps long. Cette fermeture marque le début d’une vague de destruction d’emplois qui s’amplifiera à mesure que les dispositifs de soutien public à l’emploi cesseront : la crise de la Covid a en effet déclenché un choc important et rapide de réallocation des facteurs capital et travail propre à accélérer des tendances déjà à l’œuvre. Face à ces évolutions structurelles de long terme comme de court terme, la réponse des pouvoirs publics est déterminante : ils peuvent tâcher de maintenir des activités économiques déclinantes au nom des emplois perdus ; ils peuvent faciliter et accompagner les transitions économiques au nom des emplois créés.

par Maxime Cottu


Le maintien d’activités économiques déclinantes est coûteux pour le contribuable, le consommateur et l’investisseur

            Lorsqu’une activité économique implantée depuis longtemps dans une région ainsi que des emplois disparaissent, la tentation interventionniste est répandue bien que parfois mal avisée.
Les États-Unis ont été confrontés à la concurrence internationale dans le segment très concurrentiel du pneu pour véhicule de tourisme comme nous le sommes aujourd’hui. En Europe, la concurrence par les coûts de production a en effet été accrue par la croissance des importations et l’élargissement du marché unique, tandis que la taille du marché européen croît de moins d’1% par an.
Face à une situation similaire entraînant des fermetures d’usines, le président Obama décida en 2009 de mettre en œuvre des tarifs douaniers afin de sauver des emplois menacés.
Ce tarif douanier, qui eut pour effet de renchérir les importations de pneus chinois, aboutit à élever le prix des pneus au-dessus de son prix d’équilibre, au détriment des consommateurs finaux mais également intermédiaires.
La consommation de pneus est contrainte : lorsque le témoin d’usure est atteint, il faut en changer. Le revenu disponible du consommateur américain se trouva donc réduit, entrainant la destruction de 3700 emplois dans le retail, alors que 1200 emplois dans l’industrie du pneu furent sauvés, pour un coût de 1,1 milliards de dollars (différence entre le prix d’équilibre et le prix protectionniste) acquitté par les consommateurs finaux et intermédiaires américains, soit 900 000 dollars par emploi « sauvé ».
Comme le relèvent Hufbauer et Lowry dans le bilan[1] qu’ils dressent de cette politique, elle fut néanmoins présentée comme un succès par le Président Obama : les 1200 emplois sauvés étaient hautement visibles politiquement : les fermetures d’usines étaient couvertes par les médias et le lien avec la concurrence internationale apparaissait clairement. Les 3700 emplois détruits dans le retail n’étaient pas concentrés mais largement distribués et moins directement liés à la cause de leur destruction, aussi leur disparition se fit-elle à bas bruit.
Cette illustration du paradoxe d’Olson, voulant que les intérêts minoritaires structurés soient surreprésentés face aux intérêts majoritaires non constitués, souligne que les termes du débat politique sont parfois détachés de toute rationalité économique.

Outre l’élévation artificielle du prix sur un marché à travers des droits de douane protectionnistes, il existe d’autres canaux permettant à l’État de subventionner des activités économiques non viables.
Les quantités de liquidité fournies aux banques depuis la crise des dettes souveraines de 2010 avaient notamment pour but d’éviter un credit crunch qui n’aurait plus permis à des entreprises solvables d’emprunter. À travers des opérations de funding for lending la BCE a incité les banques commerciales à prêter, pour accéder à la liquidité centrale. Les prêts garantis par l’État constituent une nouvelle étape dans cette voie : à l’analyse de la solvabilité de leur client par les banques, qui ont une expertise véritable en la matière, se substitue la garantie de l’État, octroyée à l’aveugle.
Le risque posé par cette politique est la multiplication d’entreprises zombies, des entreprises à la viabilité mal assurée qui survivent grâce à des prêts à taux faible. Ces entreprises, qui occupent inutilement des facteurs de production et abaissent leur productivité, ont de plus un effet déflationniste qui a été estimé à 0,45 points d’inflation annuels pour l’Europe entre 2012 et 2016[2]. La faiblesse de l’inflation sur toute la période et plus encore aujourd’hui est une source de préoccupation : elle réduit la marge de manœuvre de la politique monétaire, abaisse la rentabilité des banques et nous rapproche dangereusement d’une spirale déflationniste (l’inflation en zone euro s’est établie en aout à -0,2% du fait d’une baisse conjoncturelle des prix de l’énergie).
Un accroissement du nombre d’entreprises zombies serait ainsi susceptible de ralentir la reprise économique en figeant l’économie dans une configuration sous optimale et inadaptée qui risquerait de la précipiter dans une spirale déflationniste susceptible d’aggraver la contraction.

La Covid a déclenché un choc de réallocation du travail et du capital qui amplifie des tendances déjà à l’œuvre à bas bruit

Les premières études portant sur le comportement du marché du travail aux États-Unis depuis qu’il a été frappé par les conséquences de la Covid montrent qu’un choc de réallocation majeur y est à l’œuvre. 32 à 42% des licenciements induits par la crise pourraient se traduire par des destructions permanentes d’emplois. Historiquement les créations d’emplois à la suite de crises importantes aux États-Unis ne sont pas concomitantes à leur destruction mais ont lieu après 1an ou plus.
Barrero et al.[2) en concluent qu’un choc de réallocation est à l’œuvre et qu’il importe non de le freiner en subventionnant la rétention d’emplois dans des entreprises zombies, ce qui retarderait la réallocation et le redémarrage de l’économie, mais de l’accompagner et de l’accélérer.
Le chômage, passé une certaine durée, entame en effet le capital humain par un effet dit d’hystérèse : lorsqu’il est massif, ce phénomène dégrade la croissance potentielle d’une économie tout entière.

 Certaines entreprises ont résisté à la crise de la Covid, ou en ont même bénéficié. Elles se sont montrées résilientes à la distanciation sociale, aux ruptures de chaînes d’approvisionnement et aux difficultés à distribuer physiquement leurs produits ou services. D’autres s’y sont montrées particulièrement vulnérables. Une étude[3]portant sur le prix des actions de panels d’entreprises résilientes et non résilientes a constaté un différentiel de prix cumulé de 20 à 25% sur une période allant du 24 février (confinement italien) au 20 mars.
Cette évolution, illustrant le risque épidémique, a été prise en compte et se reflète dans l’évolution du prix des actions des entreprises résilientes et non résilientes. Les options à 2 ans portant sur les entreprises sélectionnées par l’étude, qui reflètent les anticipations, traduisent une rentabilité anticipée des titres des entreprises résilientes plus élevée que celle des entreprises non résilientes.
Dans les 6 années précédant la crise, les entreprises qui se sont montrées résilientes à la crise de la Covid-19 avaient de plus eu des performances boursières supérieures aux entreprises non résilientes.
Ces signaux indiquent que la crise de la Covid 19 accélèrera une réallocation du capital qui était déjà à l’œuvre vers des entreprises que le rendement corrigé du risque épidémique rend encore plus attrayantes.

 La Grande réallocation4 qui est à l’œuvre détruira certainement des emplois. Certaines entreprises, structurellement viables et essuyant des difficultés conjoncturelles, doivent-être aidées. D’autres disparaîtront et doivent disparaître : leur maintien artificiel serait couteux tant à court terme, en subventions diverses, qu’à moyen et long terme, en croissance potentielle.
Le maintien et l’élévation durable du taux d’emploi ne passera pas par la rétention d’emplois mais par la création d’emplois.

Cette transition ne doit pas être freinée mais accompagnée par les pouvoirs publics, qui devront porter une attention particulière aux cols bleus et roses

La crise de la Covid 19 a frappé principalement deux catégories de travailleurs. Les « cols roses », employés dans les entreprises du secteur tertiaire les plus intensives en facteur travail (tourisme, commerce, services aux personnes) ont été particulièrement touchés. Les « cols bleus », travailleurs de l’industrie, ont également subi les effets de cette crise du fait du ralentissement général de l’économie et de la chute de la consommation.
Le policy mix expansif qui est à l’œuvre a permis d’amortir le choc économique initial en soutenant la consommation (à travers la prise en charge par l’État de 80% du coût de l’activité partielle) et l’investissement (l’investissement public se substituant à l’investissement privé à travers les mesures du plan de relance). Ces mesures sont de nature à soutenir l’emploi des cols roses, dans la mesure où la reprise de l’activité, lorsqu’elle se produira, créera des emplois dans leurs secteurs d’activité.
Il n’est pas certain que l’emploi des cols bleus suive le même chemin, du fait de la substituabilité du facteur capital au facteur travail dans le secteur secondaire, plus élevée que dans le secteur tertiaire. Pour que la reprise de l’investissement s’accompagne de créations d’emplois importantes dans le secteur secondaire, il importe d’agir sur l’outil fiscal et de poursuivre les mesures d’abaissement des CSU à l’œuvre depuis les années 1990 et accentuées notamment en 2012 par la création du CICE.
Le crédit d’impôt compétitivité emploi, transformé en baisses de cotisations sociales, a récemment fait l’objet de deux rapports d’évaluation rapportant son coût (20 milliards d’euros annuels) à son efficacité directe (de 100 000 à 400 000 emplois), ceci sans prendre en compte les augmentations de salaire qu’il a également entraînées. Ce dispositif, qui abaisse le coût du travail jusqu’à un niveau de salaire de 1,6 SMIC, a fait la preuve de son efficacité et montre la marche à suivre par les pouvoirs publics sur le chemin de la reprise. À la rétention d’emplois dirigiste, on préférera ainsi mettre en place un environnement favorisant la compétitivité des entreprises privées.

Les pouvoirs publics doivent accompagner la transition qui est à l’œuvre afin d’en amortir les effets les plus brutaux pour les travailleurs.
Le dispositif d’activité partielle mis en place par le Gouvernement a permis d’amortir le choc causé par le confinement en évitant qu’il entraîne dans des entreprises viables des licenciements susceptibles de détruire du capital humain.
Sa prolongation jusqu’à l’été prochain risque par contre de ralentir le mouvement de réallocation du travail et, par suite, la rapidité et la vigueur de la reprise.
Le système d’assurance chômage français constitue, par sa durée d’indemnisation (2 ans si les conditions de cotisation sont remplies) et le niveau du revenu de remplacement fourni, un amortisseur efficace. La Banque de France (2020) prévoit qu’entre 2020 et 2022, 825 000 emplois seraient détruits et 725 000 créés : ce chiffre est insuffisant pour absorber tant la population active actuelle que les nouveaux entrants sur le marché du travail.
Il importe donc de faire mieux dans les 2 ans à venir, dans une optique de reprise économique comme de stabilité politique, dans la perspective de l’élection présidentielle d’avril 2022.
La formation, tant initiale que continue, doit à cet effet être promue.
Il y a 480 000 apprentis en France (2019), soit environ 3 fois moins qu’en Allemagne. Avant crise, le chômage des jeunes était en France de 21%, en Allemagne de 7%. Cette corrélation n’est pas totalement fortuite : l’apprentissage permet une meilleure insertion des jeunes dans l’emploi. En période de crise, les difficultés des jeunes entrant sur le marché du travail s’accroissent, les suspensions de recrutement précédant les licenciements qui frappent en priorité les salariés les moins expérimentés et les plus aisément remplaçables.
Le nombre d’apprentis a cependant cru de 50 000 en 2019 par rapport à 2018 du fait des efforts bien avisés des pouvoirs publics.
Seuls 2% des 18-64 ans suivent une formation formelle (sanctionnée par un titre ou diplôme), essentiellement des jeunes : la formation tout au long de la vie constitue un axe d’effort important qui contribuera à venir en aide aux travailleurs qui auront perdu leur emploi.
Ce levier est aujourd’hui sous exploité en France.

           

La reprise économique doit être rapide, pour des raisons politiques, sociales et économiques. Les prévisions de la Banque de France annoncent un fort rebond sur le marché de l’emploi d’ici 2022, il serait cependant insuffisant : la destruction non compensée de 100 000 emplois provoquerait des remous politiques forts, des dommages sociaux et contribuerait à réduire notre croissance potentielle, qui n’était déjà avant crise que d’1,5% annuels.
Afin d’amplifier la reprise, les pouvoirs publics doivent accompagner la Grande réallocation du travail et du capital et non gaspiller leurs ressources à tâcher de figer l’économie dans le statu quo ante crisi.
Les contraintes pesant sur l’activité doivent continuer à être allégées. Les travailleurs perdant leur emploi doivent bénéficier de l’efficace amortisseur de l’assurance chômage mais également d’un effort public de formation renouvelé qui, en se combinant à la réduction des CSU, sera de nature à élever la compétitivité prix et hors prix de l’économie française dans une franche perspective de relance.

Marc-Antoine Galey 

 

[1] Gary C Hufbauer and Sean Lowry (2012), US Tire Tariffs: Saving Few Jobs at High Cost, PIIE.

(2) Viral V. Acharya et al. (2020), Zombie Credit and (Dis-)Inflation: Evidence from Europe, NBER.

(3 Jose M. Barrero et al. (2020), COVID-19 and labour reallocation: Evidence from the US, CEPR.

(4) Marco Pagano et al. (2020), COVID-19, asset prices, and the Great Reallocation, CEPR.

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