L’Italie, encore…
La crise politique italienne effraie les marchés de la dette et la crainte, comme toujours, gagne maintenant les marchés d’actions européens ; les fonds spéculatifs s’y mêlant, cela pourrait entraîner les marchés beaucoup plus bas. hiboo recommande depuis plusieurs mois de conserver un important volant de trésorerie en raison d’un risque politique sous-jacent presque partout dans le monde. Si ce scénario devait se produire, l’investisseur pourra utiliser cette trésorerie pour acheter les actifs européens qui auraient le plus baissé.
Le 10 ans italien est actuellement au-dessus de 3% et coûte environ 290 points de base de plus que le 10 ans allemand : la crise politique effraie les marchés de la dette.
La crainte, comme toujours, gagne maintenant les marchés d’actions européens et touche particulièrement les financières : les ordinateurs amplifient d’autant plus ces mouvements que leurs algorithmes ne prennent pas en compte la valeur intrinsèque des actions sur lesquelles ils interviennent.
Que s’est-il passé ?
Le président de la République italienne a empêché la constitution d’un gouvernement issu de la coalition du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue parce qu’il a estimé que :
- Ce gouvernement mettait en danger l’appartenance de l’Italie à la zone € en raison de la politique économique qu’il comptait mener.
- Le peuple n’avait pas donné mandat à cette coalition pour mener ce programme, la Ligue ayant été alliée pour les élections à Forza Italia qui avait clairement choisi le maintien dans la zone €.
Il appartiendra donc aux électeurs, lors des inévitables prochaines élections, de trancher, mais cette fois-ci en connaissance de cause : comme pour le Brexit, le risque d’un Italexit est désormais clairement sur la table, d’où l’émotion des marchés.
hiboo pense que la probabilité pour que les italiens votent pour un gouvernement dont l’action menacerait l’appartenance du pays à l’€ est très faible :
- Les italiens ne voudront pas troquer leurs salaires et leurs retraites payés en € pour des salaires et des retraites payés en lire.
- C’est bien connu, les italiens ont très peu d’actions et leur patrimoine est composé d’obligations et d’immobilier, deux actifs très favorisés par une monnaie forte et des taux bas.
La probabilité n’est cependant pas nulle car les italiens, comme tous les peuples européens, veulent arrêter le mouvement migratoire massif de populations qui ne partagent pas la même culture et ils n’ont pas confiance, à juste titre, dans l’Europe pour les défendre.
Plus fondamentalement, les italiens, comme tous les peuples aujourd’hui déboussolés par les mutations à l’œuvre dans le monde, sont dans l’attente d’un homme (ou d’une femme) fort. Ils aspirent à un Macron ou à un Poutine version occidentale.
Ce leader attendu n’est certainement ni le chef de 5 étoiles ni celui de la Ligue, par lesquels les italiens ont seulement voulu faire un bras d’honneur à l’establishment. Renzi n’a pas su le devenir car ce genre de dirigeant ne saurait être un homme d’appareil, prisonnier des contingences parlementaires.
Cet homme fort pourrait ne jamais advenir, tant ce genre d’événement est le fruit de circonstances ; mais s’il advenait, il ne serait pas étonnant qu’il surgisse de là où on ne l’attend pas : un Carlo Cottarelli, arrivé par le plus grand hasard au pouvoir, qui prendrait des mesures fortes sur l’immigration et parlerait haut à l’Europe pourrait tout emporter à la barbe de tous.
hiboo recommande depuis plusieurs mois de conserver un important volant de trésorerie en raison d’un risque politique sous-jacent presque partout dans le monde.
La crise politique italienne, les fonds spéculatifs s’y mêlant, pourrait entraîner les marchés beaucoup plus bas : si ce scénario devait se produire, l’investisseur pourra utiliser cette trésorerie pour acheter les actifs européens qui auraient le plus baissé.