Analyse Interparfums : un modèle solide mais trop cher ?

Interparfums intrigue les investisseurs. Entre croissance durable, marges dignes du luxe et modèle sans usines, cette mid-cap française a de quoi faire rêver. Mais derrière les apparences d’un “petit LVMH du parfum”, hiboo préfère rester prudent.

Une machine à croître sans interruption

Cotée à Paris, Interparfums SA est contrôlée par l’américaine Interparfums Inc. (Nasdaq). Deux entités sœurs, un seul ADN : créer et développer des parfums pour des marques de prestige comme Coach, Jimmy Choo, Montblanc, Lacoste, Rochas ou encore Van Cleef & Arpels.

Depuis dix ans, le groupe affiche une croissance continue et une rentabilité en hausse :

  • Chiffre d’affaires 2023 : 800 M€ (+13%)

  • Marge opérationnelle : 20,7%

  • Résultat net : 119 M€

  • S1 2025 : CA 447 M€, marge opér. 23,2%, RN 73 M€

  • Croissance moyenne du chiffre d’affaires : +12,7%/an sur 2019–2024

  • ROE passé de 7,5% à plus de 18% en 10 ans

Une trajectoire exemplaire, soutenue par une forte génération de trésorerie et un bilan presque sans dette.

Un acteur mondial de la parfumerie sélective

94% du chiffre d’affaires est réalisé à l’international :

  • Amérique du Nord : 37%

  • Europe de l’Ouest : 19%

  • France : 6%

  • Asie : 14%

  • Autres zones : 24%

L’Amérique du Nord constitue le principal moteur, tandis que l’Europe résiste et que l’Asie ralentit légèrement.

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Le modèle “capex-light” : agilité et fragilité

Interparfums externalise intégralement sa production. Résultat : un modèle léger, très rentable, nécessitant peu d’investissements industriels. Cette structure “asset-light” offre flexibilité et marges élevées, mais elle repose avant tout sur deux piliers immatériels :

  • le savoir-faire marketing des équipes internes ;

  • la confiance des maisons partenaires.

L’entreprise possède peu d’actifs tangibles et peu de marques en propre. Sa valeur repose sur sa capacité à faire rayonner les grandes licences de la parfumerie.

Des atouts solides… mais une dépendance marquée

Interparfums bénéficie d’un portefeuille de licences diversifié et haut de gamme. Ses relations contractuelles longues (jusqu’en 2030–2031 avec Jimmy Choo, Coach, Montblanc) offrent une bonne visibilité.
Son expertise marketing transforme régulièrement des lignes de parfum en véritables blockbusters.

Mais l’entreprise reste dépendante de quelques marques clés — trois d’entre elles représentent environ 70% du chiffre d’affaires. Ce déséquilibre structurel constitue un risque en cas de perte d’une licence majeure.

Valorisation : un parfum de prudence

Coté autour de 18 à 20 fois les bénéfices, Interparfums se négocie sur des multiples comparables à ceux de LVMH — sans bénéficier du même patrimoine de marque.
L’exposition au dollar, la hausse des droits de douane américains et la perspective d’une normalisation des valorisations dans le secteur du luxe incitent à la prudence.

L’avis hiboo

Malgré un profil financier presque parfait et une exécution exemplaire, hiboo estime que le marché paie cher un modèle sans actifs tangibles.
Selon notre analyse, le titre deviendrait intéressant sous les 30 €, avec un premier point d’entrée autour de 25 €, pour les investisseurs convaincus par la poursuite du cycle de croissance.

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