Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse ?
Les conseils d’un des meilleurs gérants d’actions américains.
Dans une famille américaine, le père se spécialise dans l’investissement depuis longtemps et mise sur les valeurs à la mode. Ne gagnant pas beaucoup d’argent, ce-dernier passe beaucoup de temps à acheter des actions de sociétés compliquées. Un jour sa femme lui fait part d’une nouvelle boutique en ville, absolument géniale. Cette boutique s’appelle « Stop and shop ». Son mari lui répond qu’il préfère mettre ses billes dans les nouvelles technologies et les mastodontes. Quelques temps après, le cours des actions nouvelles technologie s’effondre, pendant que la toute nouvelle chaine de boutiques « Stop and shop » multiplie sa valeur par dix (10-Bagger que recherchent tous les investisseurs).
Cette anecdote illustre très bien la vision que développe Peter Lynch dans « Et si vous en saviez assez pour gagner en bourse » vis à vis de l’investissement idéal. Ce dernier est l’un des plus grand investisseur et gestionnaire de fond du 20ème siècle. Alors que bien des gens pensent effectuer un maximum de profit dans des technologies compliquées, il affirme que les meilleurs investissements se trouvent dans les secteurs qui nous sont familiers. La majorité des investisseurs amateurs effectuent d’ailleurs au quotidien, sans le savoir, des études de société que les professionnels sont payés pour faire.
Se préparer à investir
Lorsque l’on cherche à faire fructifier son argent, les deux options les plus récurrentes sont les actions et les obligations. Les actions sont plus risquées mais offrent un meilleur rendement. Peter Lynch compare le fait d’investir dans les actions avec une partie de poker. Chaque nouvelle carte tirée est une nouvelle information qui peut nous permettre de maximiser la rentabilité. Les meilleurs investisseurs sont ceux qui tirent les bonnes conclusions des informations qu’ils ont, qui ne se laissent pas décourager par les échecs possibles et qui continuent de croire en la justesse de leur méthode.
Lynch conseille à tous de se poser 3 questions avant d’investir pour vérifier si cet investissement est judicieux :
Suis-je propriétaire de ma maison ? Il est préférable d’être propriétaire de sa maison pour ne pas tout perdre si l’investissement s’avère défavorable. En outre, un bien immobilier a une valeur plus stable et est plus susceptible d’être profitable qu’une action (il est rare de vendre plusieurs maisons à perte tandis que c’est très probable pour des actions).
Ai-je besoin de cet argent ? Étant donné la versatilité des marchés, il est inutile d’investir si la perte de cet argent met en péril sa vie quotidienne ou son futur proche.
Ai-je les qualités nécessaires pour réussir ? Pas besoin d’être le plus intelligent, il faut juste être rigoureux, bien déterminer « l’histoire » de l’entreprise et se tenir à ses fondamentaux.
Choisir les Bonnes Actions
Afin de choisir les bonnes actions, il faut investir dans ce que l’on connaît. En effet, il est plus facile d’anticiper l’évolution du marché dans un secteur où l’on est familier plutôt que là où l’on ne connaît rien.
Après avoir repéré une action, il est nécessaire de prendre son temps pour collecter des informations plutôt que d’investir tête baissée. On cherche notamment à déterminer la catégorie dans laquelle se range l’entreprise.
On peut ranger les actions dans 6 catégories différentes :
- Les Limaces, valeurs à faible croissance ou seul le dividende versé annuellement semble être intéressant
- Les Piliers, valeurs sures, les gros mastodontes multimilliardaires
- Les Valeurs à croissance rapide, les plus risquées mais les plus susceptibles de devenir un 10-Bagger.
- Les Cycliques, sociétés dont les ventes et les bénéfices montent et baissent de façon régulière
- Les Redressements, valeurs à croissance nulle qui peuvent cependant retrouver très vite une croissance spectaculaire
- Les Jeux d’Actifs, sociétés assises sur un trésor mais dont personne n’a encore remarqué l’existence
Un bon investisseur se doit de ranger les actions dans ces différentes catégories afin ensuite de pouvoir déterminer la stratégie en place pour gérer ces actions et la manière dont appréhender les évènements.
Après cela, on doit collecter des informations sur l’entreprise afin :
de créer son « histoire » ou comment l’entreprise va-t-elle faire pour augmenter sa prospérité. Cette « histoire » est propre à chacune des sociétés et catégories.
d’analyser certains chiffres importants tel que le PER, les bénéfices ou encore les liquidités … etc.
Afin d’obtenir toutes ces informations, il faut prendre des initiatives et ne pas rester passif. Demander à son courtier, contacter l’entreprise, visiter les sièges, tester les produits ou encore lire leur rapport annuel.
D’une manière plus générale, Peter Lynch estime que le meilleur investissement ne sera pas l’action que tout le monde connaît et recommande, bien au contraire ! Plus l’entreprise effectue une activité ennuyeuse, voire désagréable, mieux c’est car personne ne la remarquera et ne s’y intéressera. A titre d’exemple, Lynch a lui-même investi dans Service Corporation International (SCI), une entreprise de pompes funèbres. Grace à son nom rébarbatif et son activité « déprimante », cette dernière à su rester discrète. Elle n’a pas attiré l’attention des professionnels et est devenu par elle-même un 20-Bagger.
C’est souvent dans ces conditions-là que l’on peut faire le plus de profits en découvrant peut être avant tout le monde ce qui deviendra un 10-Bagger (actions dont le cours va-t-être multipliée par 10)
Mais le travail ne s’arrête pas après avoir investi. Il faut régulièrement vérifier les fondamentaux de l’entreprise et déterminer dans quelle phase se trouve cette dernière (phase de départ, phase d’expansion et phase de maturité) pour ne pas être pris au dépourvu et comprendre quand il est le plus judicieux de vendre.
Voir sur le Long Terme
L’auteur de ce livre ne donne pas des conseils de trading court terme mais adopte plutôt une « Long Term Vision ».
Lorsque l’on crée un portefeuille, il ne faut pas investir dans trop d’actions directement mais se concentrer sur 3 à 10 actions afin de bien le gérer. De plus, il est important de ne pas s’attendre à un développement extraordinaire ou avoir de trop hautes attentes. La versatilité du marché fait qu’il arrivera peut-être même d’avoir des pertes certaines années. C’est dans ces cas-là qu’il faut garder la tête froide et rester lucide sur les raisons qui vous ont poussées à acheter une société.
Une fois que l’on a investi, le vrai challenge est de résister à la pression générale et aux rumeurs qui nous pousse à vendre. Il faut s’en tenir à la catégorie puis ensuite aux fondamentaux et à « l’histoire ». C’est seulement en analysant ces éléments que l’on peut choisir de vendre ou non.
Puis, dans son dernier point, Lynch nous déconseille de se lancer dans les dérivés des actions comme les options, les futures ou encore les ventes à découvert. Bien que le gain élevé soit très attrayant, une perte arrive extrêmement vite. Il est donc préférable de rester sur un classique achat d’actions et de ne pas se lancer dans quelque chose qui nous dépasse.
En étant plus concis, le message de Lynch est que la Bourse n’est pas réservée aux professionnels. Avec de bonnes informations, chacun peut créer son propre portefeuille et, sur le long terme, en tirer du profit. Il faut cependant garder la tête froide et ne pas paniquer à la première rumeur.