S’endetter pour investir en bourse est une pratique qui divise. Certains y voient un puissant levier de performance, d’autres un risque inutile. Pourtant, lorsqu’elle est bien comprise et maîtrisée, la dette peut devenir un outil de gestion de portefeuille redoutablement efficace.
Le principe : utiliser le levier du crédit
L’idée est simple : emprunter pour acheter davantage d’actifs financiers que ce que votre capital permettrait seul. Le rendement potentiel augmente, mais le risque aussi. Si vos placements progressent, l’effet de levier amplifie les gains. En revanche, une baisse de marché accentue les pertes — parfois jusqu’à forcer la vente.
Le cas particulier du crédit lombard
Le crédit lombard est la solution la plus courante pour emprunter afin d’investir. Il consiste à nantir un portefeuille existant (compte-titres, PEA, ou assurance-vie) pour obtenir de la liquidité supplémentaire.
La banque fixe une limite d’endettement appelée Loan to Value (LTV). Par exemple, avec un LTV de 33%, un investisseur détenant 100 000 € d’actifs peut emprunter 50 000 € pour investir jusqu’à 150 000 €.
Le point crucial : cette limite doit être respectée en permanence. Si votre portefeuille baisse fortement, la banque exigera un rééquilibrage immédiat, c’est-à-dire une vente forcée ou un apport de liquidité. C’est le principal risque de ce mécanisme.
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Une stratégie : négocier sans précipitation
Une approche prudente consiste à négocier une ligne de crédit lombard auprès de sa banque… sans l’utiliser tout de suite. Ce réservoir de liquidité permet de réagir rapidement lorsque les marchés chutent.
En période de krach ou de forte correction, l’investisseur peut alors renforcer son portefeuille en ciblant des valeurs de qualité :
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grandes capitalisations solides comme Air Liquide, L’Oréal ou LVMH ;
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sociétés à dividendes pérennes ;
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titres de conviction long terme.
Cette utilisation opportuniste du levier transforme un risque permanent en arme défensive et stratégique.
Alternatives au crédit lombard
Pour ceux qui préfèrent éviter un engagement bancaire, d’autres solutions permettent de reproduire un effet de levier :
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les turbos infinis, produits dérivés qui offrent un levier ajustable ;
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le SRD (Service de Règlement Différé), qui permet d’acheter à crédit sur quelques semaines.
Ces instruments demandent toutefois une parfaite compréhension de leur fonctionnement et une gestion rigoureuse du risque.
En résumé
S’endetter pour investir en bourse n’est pas une pratique à bannir, mais un outil à manier avec discipline. Utiliser le levier uniquement lors de marchés déprimés et sur des actifs de qualité permet d’en maximiser les avantages tout en limitant le danger. Le crédit lombard devient alors bien plus qu’un emprunt : un atout tactique dans la gestion d’un patrimoine financier.